De très nombreuses femmes, fumeuses, veulent se tourner vers cet outil lorsqu'elles apprennent qu'elles sont enceintes.
Vous êtes enceinte, ou prévoyez de l’être ? Quelle belle nouvelle, quel merveilleux projet. Dans ce long cheminement qu’est une grossesse, même s’il est dans la plupart des cas sans obstacle majeur, il en est un de taille qui se dresse devant vous : vous êtes fumeuse.
Naturellement, décision est prise de mettre fin à toute consommation de tabac. Seulement, l’entreprise n’est pas simple, et vous vous posez la question de la forme que prendra votre sevrage tabagique. Et si vous préférez conserver le rituel du geste de la cigarette, pourquoi ne pas vous mettre à l’e-cigarette ? Mais vous vous posez des questions sur les risques potentiels pour vous et votre futur bébé.
Le principe de précaution prévaut
Pour l’OMS (Organisation mondiale de la santé), des risques sont associés à l’usage de la cigarette électronique par une femme enceinte, dont celui d’effets potentiels sur le développement du fœtus. Une position partagée, même si plus nuancée, par Le CNGOF (Collège national des gynécologues et obstétriciens français) et la SFT (Société française de tabacologie), lesquels estiment qu’il « est recommandé de déconseiller l’initiation ou la poursuite des produits de vapotage pendant la grossesse ». La raison principale étant la présence de certains composants de la cigarette électronique comme les arômes, le propylène glycol, le glycérol. De fait, « le principe de précaution doit s’appliquer ».
Un manque de recul sur les effets
Même si certaines études commencent depuis peu à montrer que sur un petit échantillon de femmes enceintes ayant entrepris de vapoter pendant leur grossesse, aucune n’avait mis au monde d’enfant avec un retard de croissance, le manque de recul sur les effets de cet outil somme toute relativement récent est bien présent.
Comme le disait récemment Olivier Multon, gynécologue-obstétricien à la Polyclinique de l’Atlantique à Nantes, au site Magic Maman : « Nous ne sommes pas à l’abri de découvrir, dans 10 ans, que certaines de ces molécules aromatiques ont en réalité un pouvoir malformatif ou toxique sur le futur enfant, comme on a pu le constater avec le distilbène, par exemple. La seule sécurité, pour nous médecins, c’est d’avoir des études sur un échantillon assez large permettant d’affirmer qu’il n’y a pas de répercussions sur l’enfant et l’adolescent ».
En d’autres termes : certes, la cigarette électronique ne produit pas de monoxyde de carbone, ni de goudrons pour ne citer que ces produits délétères. Mais encore une fois, mieux vaut privilégier d’autres techniques qui elles, ont fait la preuve de leur inocuité.
Que recommander ?
Dès lors, si vous entendez respecter à la lettre ce principe de précaution, que privilégier pour un sevrage tabagique ? Le panel est large : les patchs à la nicotine, tout comme les substituts à mâcher ou sucer, ont depuis longtemps démontré qu’ils pouvaient être utilisés chez la femme enceinte. Mais ce n’est pas tout, puisque l’hypnose et l’acupuncture fonctionnent bien chez les femmes enceintes.
Conclusion : même si vous perdez le plaisir du geste de la cigarette, le mieux est de faire un autre choix. Et peut-être que dans un avenir proche, la cigarette électronique saura se mettre au diapason des futures mamans.