Les habitudes beauté de la Génération Z pourraient fragiliser leur peau sur le long terme

Image d'illustration. Gros plan sur des produits de soins de la peauADN
L’engouement des jeunes de la génération Z pour des routines de soins du visage élaborées suscite l’inquiétude de certains dermatologues, qui alertent sur les risques potentiels de dommages cutanés à long terme liés à l’utilisation excessive de produits.
Tl;dr
- L’usage précoce d’actifs puissants fragilise la peau des jeunes.
- Les réseaux sociaux encouragent des routines inadaptées et risquées.
- La prévention et l’éducation restent essentielles pour protéger la santé cutanée.
Explosion de la cosmétique active chez les jeunes
Le phénomène n’est plus marginal : il suffit de franchir le seuil d’une pharmacie ou de faire défiler Instagram pour constater le même scénario. Les adolescents, mais aussi les jeunes adultes, se ruent sur les sérums au rétinol, lotions à l’acide glycolique, ou nettoyants exfoliants.
Derrière ce nouvel engouement, un besoin affiché de « bien-être » et une forme d’expression de soi, dopée par les codes visuels imposés sur TikTok et autres plateformes. Pourtant, sous cette quête du « parfait », un risque insidieux grandit.
Des pratiques à double tranchant
Ce qui était autrefois réservé aux peaux matures ou sujettes à problèmes — rétinoïdes, AHA/BHA — est désormais adopté sans discrimination. De plus en plus de dermatologues constatent un afflux de jeunes patients, souvent entre 17 et 19 ans, dont la barrière cutanée s’est effritée à force d’utiliser ces actifs puissants sans raison médicale réelle ni encadrement. L’exposition répétée à ces produits peut provoquer :
- Sécheresse chronique et rougeurs persistantes
- Sensibilisation accrue, voire intolérance généralisée
- Amincissement prématuré de la peau, rendant le visage vulnérable au vieillissement environnemental
L’influence décisive des réseaux sociaux
La pédagogie scientifique s’efface peu à peu devant les tutoriels éclairs et les recommandations d’influenceurs. On observe ainsi des mélanges hasardeux — comme le cumul de rétinol avec des acides exfoliants — qui déclenchent réactions inflammatoires ou brûlures chez des peaux encore saines.
Poussés par l’illusion d’une routine « avancée », beaucoup s’aventurent dans une sophistication préjudiciable : là où une simple hydratation suffisait, on empile aujourd’hui trois ou quatre formules actives.
Vers une crise de santé publique ?
Si rien ne change, la multiplication de cas de peaux sensibilisées pourrait devenir un enjeu sanitaire dans la décennie à venir. Le paradoxe est frappant : l’accessibilité croissante des produits ne s’accompagne pas toujours d’éducation. La solution réside sans doute dans une alliance entre campagnes préventives (menées par dermatologues, écoles, parents) et responsabilité accrue des marques quant à la communication sur l’usage approprié des soins actifs.
Après tout, comme le rappelle si bien le Dr Sonal Khade Ahuja : « Parfois, moins c’est vraiment plus ». Une routine maîtrisée repose avant tout sur des gestes simples : nettoyage doux, hydratation adaptée, protection solaire – et beaucoup de mesure.
